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IGBALA: Un stage pour mieux faire

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Suite à notre demande de stage adressée au service socioculturel de l’hôpital psychiatrique Saint-Jean de Dieu de Leuze-en-Hainaut ; service dirigé par monsieur Laurent BOUCHAIN, qui nous a été accordé,  nous avons reçu l’accompagnement du fond d’aide à la culture par l’attribution d’une bourse de la Wallonie-Bruxelles incluant 

– Les frais de logement en Belgique,

– Les frais de voyage (billet d’avion aller-retour Cotonou Bruxelles par Brussels Airlines),

– L’attribution d’une bourse de 1100 euros

– Une « assurance soins de santé » de type subrogation mutuelle

Le lundi 02/05/2016 donc nous étions arrivé à destination. Monsieur Laurent BOUCHAIN, responsable de l’écheveau et donc notre directeur de stage en compagnie de Stéphanie, sa collaboratrice directe, nous a accueillis et installés dans notre chambre. 

Soulignons que, comme le prévoit le vade-mecum des boursiers dont nous avons signé et envoyé tous les annexes demandés à WBI, nous avons logé au sein de l’hôpital qui nous a également offert, depuis le 02 jusqu’au 30 où nous avons quitté Leuze pour Bruxelles, nos repas (déjeuner, diner et souper).

 

 

Nous terminerons notre journée du mardi 03 à la bibliothèque de l’écheveau d’où monsieur Laurent BOUCHAIN nous prendra un rendez-vous à l’administration communale de Leuze pour le lendemain mercredi 04 matin afin que nous aillions faire notre déclaration d’arrivée, une autre formalité administrative exigée par le vade-mecum des boursiers. L’après-midi du mercredi 04, après notre rendez-vous à l’administration communale de Leuze, nous devrions, profitant d’un déplacement de monsieur Laurent BOUCHAIN, partir à Tournai pour découvrir cette ville, la plus grande proche de Leuze, et faire quelques repérages des boutiques où nous devrions revenir acheter des outils de travail (ordinateurs et autres). Nous devrions passer la journée du Jeudi 05 à Hatt où se déroulait un festival de rue. Mais nous n’avions pas pu faire le déplacement, craignant de ne pas pouvoir nous retrouver et de nous perdre dans une ville que nous ne connaissions pas et dans laquelle nous devrions nous rendre seul en train. Le vendredi matin de 10h à 11h30 nous avons été accueillis par Danielle au sein de son atelier : « atelier Jardinage » où nous avons pu nous faire une première idée de la dynamique d’intervention de l’artiste en milieu de soin et spécifiquement de l’aspect  » animation d’atelier ». Nous passerons l’après-midi en compagnie de Cyprien qui anime normalement l’atelier « écriture » et qui ce vendredi assurait son tour à la bibliothèque. Nous finissions ainsi notre première semaine de stage. Comment allions-nous passer notre premier week-end ? Tout le personnel de l’écheveau, nos collègues de travail habitent en dehors de Leuze et nous devions nous retrouver seul. Un coup de fil à une amie qui habite Dunquerke, une ville française frontalière de la Belgique et cette dernière nous proposa de venir passer le week-end avec elle. Un coup de fil à monsieur Laurent BOUCHAIN et nous voici quelques minutes plus tard dans le train, direction Dunkerque d’où nous reviendrons le dimanche 08 au soir. La semaine du 09 au 13 était super chargée. Elle devait débuter par une séance de travail avec toute l’équipe de l’écheveau au complet. Nous avons été alors présenté et avons, par la même occasion, mis un visage sur les noms des collaborateurs de monsieur Laurent BOUCHAIN et qui avaient en charge l’animation du service socioculturel de l’hôpital. Nous avons pu donc participer à une première séance de débriefing, de points d’activité, de projection et de planning de la semaine en cours. Notre semaine était donc planifiée et nous savions jour après jour ce que nous avions à faire. Nous devrions en effet aller d’atelier en atelier pour toucher du doigt la dynamique d’animation d’atelier avec les personnes hospitalisées. Nous avions également quelques séances de discussion avec monsieur Laurent BOUCHAIN. Il s’agissait de séances privilégiées car nous avions l’occasion et la possibilité de mieux comprendre l’historique et l’organisation générale du service socioculturel de l’hôpital. Nous avions surtout l’opportunité de poser les nombreuses questions qui nous taraudaient. Au cours de ses séances d’échange, nous entendions souvent monsieur Bouchain dire, quand nous utilisions le terme « malade » pour désigner les pensionnaires de l’hôpital : « Nous ne les appelons pas malades ni patients mais personnes hospitalisées » car poursuivait-il, « Nous ne nous intéressons pas à priori aux maux dont souffrent ces personnes mais à ce que nous pouvons leur apporter en tant qu’artiste (dans l’expression libre de son art) pour rendre agréable et moins stressant leur séjour dans l’hôpital. Il s’agit donc pour nous de personnes comme toutes autres mais qui ont un problème de santé. Nous veillons à ce qu’elles ne soient pas culturellement déconnectées de la société à laquelle elles appartiennent et avec laquelle elles sont momentanément en conflit. ». Nous devions également participer à d’autres activités organisées à l’intention de ces personnes hospitalisées aussi bien à l’intérieur de l’hôpital qu’à l’extérieur. Il s’agit de spectacles, toutes disciplines artistiques confondues, d’exposition d’arts, etc. C’est ainsi que nous avons pu assister en compagnie de l’équipe de l’écheveau et de quelques personnes hospitalisées, le 10 mai à la Maison de la marionnette de Tournai, au spectacle « Passe à Table ! » et le 14 mai à « Une foule de Piaf », un spectacle musical clownesque donné par un trio de musiciens à la salle polyvalente de l’hôpital. Soulignons que tous ces artistes ont été en résidence à l’hôpital Saint-Jean de Dieu. Nous avons également pu assister, toujours en compagnie de l’équipe de l’écheveau (Cyprien et Stéphanie pour l’expo et Laurent pour le spectacle) et de quelques personnes hospitalisées, à la Louvière à l’exposition « Illustre ! Lorsque des œuvres se racontent… » Et « Les éditions Tandem, de la gravure au livre » et à Mouscron au centre Marius Staquet, le 18 mai au spectacle « Les burelains » donné par la compagnie Joker de Lille. Nous avons, dans cette dynamique, offert nous-mêmes à l’intention des personnes hospitalisées et en présence de l’équipe de l’écheveau, le 25 mai, au bar social de l’écheveau, notre spectacle « Le leurre », un monodrame interprété par nous-mêmes, dans une mise en scène par Kocou Yèmadjè du Bénin.

De la dynamique de « l’intervention de l’artiste en milieu de soin »

Cette dynamique, comme cela s’entend, se déploie en milieu de soin. De ce fait, elle met en situation aussi bien les personnes hospitalisées, le corps soignant, l’administration de l’hôpital que les autres usagers de l’hôpital (les parents et amis des personnes hospitalisées etc.) L’artiste intervient donc dans un milieu spécial qui a ses règles et normes préétablies.

Comment doit-il donc déployer son art dans un tel milieu ? Quelles sont les influences possibles que le milieu peut-il être amené à exercé sur son acte créatif, sa liberté créative et dans quelle limite ? Quelles sont les types de relations que l’artiste peut avoir avec les personnes hospitalisées, le personnel soignant, l’administration de l’hôpital et ses autres usagers ? Quelles sont les contraintes que peuvent lui imposer ce milieu ? Quelles sont les limites à ne pas franchir dans ses relations avec les personnes hospitalisées?

Il nous plait de citer monsieur Laurent Bouchain dans l’une de ses interventions lors des deux journées d’information sur le métier d’artiste intervenant en milieu de soin organisées par Culture et Démocratie ASBL/réseau Art et Santé, Nganga asbl, le Centre culturel de Leuze-en-Hainaut, l’Acis les lundi 31 janvier 2011 et mardi 1 février 2011 à  l’Hôpital Psychiatrique Saint-Jean-de-Dieu de Leuze-en-Hainaut sur la thématique “Sens du travail artistique en milieu de soins” Monsieur Bouchain disait en effet, apportant une réponse à toutes ces interrogations «L’artiste doit se détacher du cadre spécifique du milieu de soins dans lequel il exerce. Car son travail d’artiste, s’il est bien sûr en lien avec les données techniques du milieu de soins qui doivent être uniquement considérées comme des « accessoires de jeu », des contraintes de création, est avant tout un travail de création. Et qu’importe le milieu dans lequel il développe son art.    

L’artiste doit avoir la technique nécessaire pour que ses émotions, sa critique esthétique et intellectuelle, lui permettent de s’éloigner des souffrances pathologiques, tout en restant capable d’ouvrir les portes de la perception de tout à chacun et de partager ses visions de poète.

Fort de cela, l’artiste ne peut être celui qui est « le thérapeute ». Si cela devait être, il y aurait là comme une césure involontaire et mal fagotée. En effet, si nous considérons le thérapeute comme celui qui explore les routes possibles du traitement de la maladie, cette lutte contre l’enfer et ses incendies, l’artiste serait quant à lui celui qui héberge le sinistré quelques instants, dans des lieux (re) construits, à des miles du tragique.

C’est dans cette optique que les deux journées liées aux notions d’artistes intervenant en milieu de soins nous ont semblé opportunes dans la réflexion que nous menons au sein de l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu depuis de nombreuses années. Même s’il est vrai que notre histoire institutionnelle nous a permis de développer tout un pan de réflexion sur le sujet, il est vrai aussi que très régulièrement nos acquis et nos certitudes sont éclairés par de régulières remises en question liées à l’éthique des artistes et à leur déontologie. »

Il existe donc, l’intervention de monsieur Bouchain le souligne, un code de déontologie qui définit les principes éthiques de l’artiste intervenant en milieux de soins. Ce code a été d’ailleurs publié le 26 Mars 2015 par Culture & démocratie à travers une plaquette intitulée : « Art et Santé : Code de déontologie de l’artiste intervenant en milieux d’accueil, d’aide et de soins »

Nous devons avouer que nous avons eu la chance d’apprendre cette dynamique d’intervention de l’artiste en milieu de soin dans un service, l’écheveau qui est une référence dans toute l’Europe. Soulignons que l’hôpital psychiatrique Saint-Jean de Dieu de Leuze-en-Hainaut est  lui-même une référence en ce sens qu’il permet, héberge et met à disposition les locaux et les moyens nécessaires à la matérialisation de cette dynamique au sein même de l’hôpital.

Nous retiendrons également la définition suivante de l’artiste intervenant en milieu de soin : « L’artiste intervenant en milieu d’accueil, d’aide et de soins est un artiste professionnel à part entière, conscient de l’importance de la relation à la personne bénéficiaire de soins. Il est formé aux pratiques artistiques et a une réelle maîtrise dans une ou plusieurs disciplines artistiques (musique, arts plastiques, théâtre, chant, conte, danse, écriture, etc.) ». 

Et par milieu d’accueil, d’aide et de soins, nous entendons les institutions qui veillent à l’accompagnement des personnes fragilisées, soit en leur prodiguant des soins pour rétablir leur état de santé, soit en préservant leur état de santé actuel (hôpital, clinique, institution psychiatrique, maison de repos et de soins, centre de revalidation, centre de jour, maison médicale, centre d’accueil pour enfants, etc.)

 

Du service socioculturel : L’ECHEVEAU

Nous retiendrons que l’écheveau, à sa tête monsieur Laurent BOUCHAIN, Dramaturge et Metteur en scène, déploie ses activités dans l’enceinte de l’hôpital. Il dispose :

  • D’un bureau,
  • De salles pour ses principaux ateliers : (« atelier découverte » par Stéphanie, « atelier alpha » par Lucie, « atelier jardinage » et « atelier desserts » par Danielle, « atelier d’écriture » par Cyprien, « atelier céramique » par Coraline et « atelier argile et expression » par Danielle
  • D’une bibliothèque et d’une vidéothèque
  • D’un bar social, lieu convivial de rencontre entre personnes hospitalisées et personnel de l’écheveau où autour d’un café, d’une boisson non alcoolisée ou d’une friandise, la vie coule.

L’écheveau dispose d’un magazine mensuel d’information : « Au fil du vent » qui informe sur les différentes activités de l’hôpital en général et de l’écheveau en particulier.

De l’hôpital psychiatrique Saint-Jean de Dieu

Nous retiendrons pour l’essentiel que l’aventure humanitaire du révérend Jean surnommé « de Dieu » remonte à 1923 où furent posées les prémices de ce qui sera aujourd’hui Hôpital psychiatrique Saint-Jean de Dieu.

Géré aujourd’hui par l’ACIS, Association Chrétienne des Institutions Sociales et de Santé  de Wallonie-Bruxelles, une association sans but lucratif dont le siège se trouve à Namur et dont les valeurs cardinales sont : le respect de la personne humaine, la solidarité et le progrès social, l’hôpital dispose :

  • D’un bâtiment administratif,
  • Des services de soin tels que : la Couturelle (troubles dépressifs et anxieux), la Joncquerelle (problèmes d’assuétudes : alcool, médicaments), le Mazurel (troubles du comportement et de l’humeur : schizophrénie, maniaco-dépressifs et délirants, troubles obsessionnels compulsifs.), le Trieu (troubles psycho-organiques : démences (Alzheiner…, maladie de parkinson, revalidation après un accident vasculaire, traumatisme crânien.), le Mesnil (séjour plus long après passage d’observation au Trieu) et les MSP (abritent les patients stabilisés logés dans cinq maisons pouvant accueillir chacune six résidents en apprentissage à l’autonomie et à la réintégration sociale))
  • Les Habitations Protégées : espaces de transition où chacun retrouve les gestes de la vie quotidienne et construit son projet de vie dans le but de retrouver la meilleure autonomie possible.
  • L’écheveau 
  • La Passerelle : offre une aide psychologique, psychiatrique ou psycho-sociale à toute personne en difficulté (enfants, adolescents, adultes)
  • Des équipes mobiles de psychiatrie : accompagnement des patients dans leurs milieux de vie.
  • SPAD Concertho : service picard pour l’initiation précoce et transdisciplinaire de la concertation en santé mentale. Il a pour but de chercher avec l’usager un accompagnement adapté à sa situation et de permettre aux professionnels de différents domaines de mieux travailler ensemble.
  • D’une salle polyvalente qui accueille les spectacles, abrite la cuisine et le restaurant du personnel et accueille d’autres activités extérieures à l’hôpital.
  • D’un gymnase 
  • D’une église où sont dites des messes

De notre accueil

Nous avons été accueilli et hébergé dans une des chambres logées dans le bâtiment administratif et recevant les artistes en résidence et infirmières stagiaires. Les trois repas de la journée nous étaient offerts au restaurant durant toute la durée de notre séjour (du 02 au 30 Mai).

Des sorties professionnelles

Nous retiendrons ici notre participation à la rencontre des membres de la Commission Art & Santé à Bruxelles le 27/05/2016 au siège de l’asbl Culture & Démocratie où nous avons pu rencontrer les membres (artistes et médecins) et où nous avons pu nous informer sur leur travail et nouer des partenariats que nous espérons fructueux. Nous sommes partis de là avec une bonne documentation sur l’intervention de l’artiste en milieu de soin et en milieu carcéral, une autre dynamique qui nous intéresse et à laquelle nous nous essayons ici déjà au Bénin.

Quelques projets à venir

En partant de Leuze, nous avons en partenariat avec monsieur Laurent BOUCHAIN du service de l’écheveau mis en chantier quelques projets qui nécessiteront au moment opportun votre appui. Des dossiers vous seront en temps utile adressés. Il s’agit de :

  • Dans le domaine de l’intervention de l’artiste en milieu de soin :
  • L’invitation de monsieur Laurent BOUCHAIN à Cotonou lors d’un colloque sur  une thématique  autour de l’intervention de l’artiste en milieu de soin au Bénin. Le but étant de montrer aux autorités du ministère de la santé et de la culture et aux responsables de centres de santé au Bénin de la pertinence de cette dynamique et de ses bienfaits pour le rétablissement et la bonne réinsertion sociales des personnes hospitalisées.
  • La mise en place, au Centre Hospitalier Psychiatrique Jacquôt de Cotonou au Bénin ou dans tout autre centre hospitalier où la connexion se fera avec les responsables, d’une dynamique s’inscrivant dans la droite ligne de celle développée par l’écheveau.

Soulignons en ce qui concerne le Centre Hospitalier Jacquôt que nous avons été contacté dès notre retour à Cotonou, (fruit de notre rencontre avec les membres de la Commission Art & Santé à Bruxelles) par madame Anne Pardou, Psychologue, membre de cette commission qui nous a mis en relation avec son collègue Claude Jamart qui intervient déjà depuis quelques années au centre psychiatrique Jacquôt à Cotonou. Nous devrions donc nous associer dans les tous prochains jours pour travailler ensemble dans ce centre. Madame Claude Jamart nous a également parlé d’une collègue à elle qui serait intéressée par un projet théâtral dans le même centre. Vous serez informés de l’évolution de tous ces projets.

  • Dans le domaine théâtral
  • La mise en place d’un projet de formation dans les arts du clown.
  • La création d’un spectacle de théâtre (un duo) à partir du texte « Les anges sont aussi des putains » de Laurent BOUCHAIN.
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