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Carit’art-Offre de spectacle à la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi : « Migbèwé », pour la conscientisation des détenus

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Carit’art, des spectacles ont été offerts aux détenus de la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi dans l’après-midi du 2 mars 2020. Au nombre de ceux-ci figure le spectacle « Migbèwé », une représentation assurée par des artistes venus du dehors et ceux incarcérés.

« Rendez-vous dehors car ici n’est pas chez toi ». Plus qu’un refrain, cette phrase est une invite à une prise de conscience collective, un haro sur le phénomène de la récidive. C’est du moins ce qu’on peut retenir du spectacle de musique intitulé « Migbèwé ». Il est représenté par 5 artistes de diverses disciplines à savoir : Amagbégnon (slam), Valdo (au piano), Ayam Sèdjro (au chœur) et 2 détenus (rap et chant). Initié par le Coordinateur du projet Carit’art Alfred Fadonougbo, ce spectacle tout en mettant en lumière les conditions de vies des détenus, sensibilise sur le phénomène de la récidive qui devient récurrent dans les prisons et maisons d’arrêt du Bénin. Au-delà de leur quotidien en milieu carcéral, le spectacle s’intéresse surtout au récidivisme et aux  raisons qui poussent des citoyens à commettre des actes criminels. C’est sous le regard vigilant du Brigadier de police Moumouni Daouda Abdou Bassarou (représentant le Régisseur de la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi empêché) que ce spectacle s’est tenu.

Mieux placés pour exprimer ces réalités, les 2 détenus participant à ce spectacle ont laissé libre court à leurs émotions.  Pendant que l’un incarne le rôle du récidiviste « Djabigan », l’autre incarne celui du détenu repenti « N’fo djèmin ». Tout ceci, mis en musique par Ayam Sèdjro et Valdo. Amagbégnon, quant à lui, dit des textes poignants pour sensibiliser. « Ne laisse pas la douleur dire ce que tu n’es pas », « la récidive n’est pas une option mais une poison » insiste le slameur. Attentif à ce show, la plupart des détenus si non, tous, se sont retrouvés dans les messages que véhiculent « Migbèwé ». Que ce soit les propos d’espoir d’Amagbégnon, la rage du détenu rappeur ou le regret de l’autre, tout dans ce spectacle émeut.

A l’issue de ce show inédit, détenus, artistes, membres de l’équipe de pilotage et même officiers de police, personne n’est resté indifférent face aux émotions que le spectacle « Migbèwé » a suscité. Les plus sensibles n’ont d’ailleurs pas pu contenir leurs larmes face à cette prestation émouvante à rééditer.

Rappelons qu’en entracte à ce spectacle, un match de théâtre d’improvisation et une restitution des détenus participants à l’atelier « Théâtre/conte » ont tenu en haleine les spectateurs de la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi. C’est l’Intervenant artistique animateur de l’atelier « Théâtre/conte » du projet Carit’art, le comédien et conteur béninois Guy Kponhento qui a préparé et arbitré ce match ayant opposé deux équipes de comédiens. Soit 3 comédiens par équipe. Ces derniers, à travers des thématiques tirées au sort, ont également égayé les spectateurs de la maison d’arrêt d’Abomey-Calavi. Tous ces actes créatifs témoignent de la soif d’activités artistiques et surtout de créations artistiques par et pour les détenus dans les prisons et maisons d’arrêt du Bénin. Une preuve que le projet Carit’art vient combler une attente.  

Inès Fèliho


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