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Un ex-détenu à propos du projet Carit’art : « C’est une belle initiative qui participe réellement à l’épanouissement des détenus »

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Dans le cadre de sa 4ème tournée nationale, l’équipe de pilotage du projet Carit’art conduite par Alfred Fadonougbo, s’est rendue à la cité des Kobourou. Après une descente à la prison civile de Parakou le 17 février 2020 pour des activités du projet, ces derniers se sont rendus à l’atelier d’un ex-détenu du nom de Baba Damagui Mama Bio pour des commandes de tenues  »Tako ». Ayant bénéficié des activités dudit projet pendant son séjour carcéral, ce dernier a accepté nous accorder une interview afin de partager son expérience.

Bonjour monsieur Baba Damagui Mama Bio. Vous êtes tisserand de profession et, par le passé, un détenu qui a bénéficié des activités du projet Carit’art. Mais déjà dites-nous, comment avez connu le projet Carit’art ?

J’ai connu le projet Carit’art pendant mon séjour à la prison civile de Parakou. Ils étaient venus avec un certain nombre d’activités dont des ateliers artistiques, des offres de spectacles et des séances de projections de films.

Quels sont les bénéfices que vous avez tirés de ce projet pendant votre séjour à la prison civile de Parakou ?

J’y ai tiré beaucoup de bénéfices. Pendant ma détention, j’arrivais non seulement à me distraire à travers les différents ateliers artistiques (théâtre et musique) mais aussi à oublier un tant soit peu mes soucis grâce aux séances de projection de films.

Quel est l’apport de ces activités dans votre réinsertion sociale ?

D’abord, participer aux différentes activités du projet Carit’art installées au sein de la prison, m’a permis de ne pas me laisser abattre par les soucis et de mettre le temps à profit. Je me suis vraiment concentré sur mon métier de tisserand bien qu’étant en prison. J’ai continué à tisser mes Tako et à les commercialiser. Cette expérience m’a donné le courage et l’ambition de travailler ardemment. J’ai ainsi eu pas mal d’opportunités, une fois sorti de prison.

Quelles sont les opportunités que vous avez eu grâce au projet Carit’art ?

Grâce à Carit’art, j’ai connu le directeur de la culture de la mairie de Parakou Marcel Orou-Fico. Il m’a proposé de travailler comme guide touristique puisque je connais très bien la ville étant issu d’une lignée royale. Au-delà de cette promesse, Alfred Fadonougbo est devenu un client fidèle. Il m’a même trouvé des clients qui me commandent la confection des tenus ‘’Tako’’.

Avez-vous un conseil à l’endroit de ceux qui refusent de se donner une chance une fois libre et préfèrent se recroqueviller sur eux-mêmes ?

A ces personnes je leur conseille de pardonner et de ne pas être rancunier afin d’aller de l’avant. Sans le pardon dans cette vie, on ne peut rien. Il vaut mieux se concentrer sur son gagne-pain et éviter de tomber dans des dérives qui puissent conduire en prison. J’essaie d’ailleurs d’inculquer cela aux détenus à chaque fois que je vais les voir en prison car je continue d’animer des ateliers d’apprentissage de mon métier au sein de la prison civile de Parakou.

Avez-vous un mot pour conclure cet entretien ?

Il est vrai que je ne suis plus en prison aujourd’hui mais je souhaite vivement que le projet Carit’art se poursuive. C’est une belle initiative qui participe réellement à l’épanouissement des détenus.

Inès Fèliho

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