Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Carit’art, Alfred Fadonougbo, Coordinateur dudit projet et les membres de son équipe de pilotage suivis de certains Intervenants artistiques ont effectué une descente ce lundi 10 février 2020 à la maison d’arrêt de Cotonou.
Aller au contact des détenus de la maison d’arrêt de Cotonou pour s’enquérir des difficultés liées aux trois activités qui y sont installées et échanger avec les détenus. C’est ce à quoi se sont attelées les équipes en tournée : l’équipe de pilotage du projet Carit’art et celle de projection de films, avec à leur tête Alfred Fadonougbo, ainsi que certains intervenants artistiques dudit Inscrite dans le cadre des activités de suivi-évaluation interne et celle de projection de films, cette descente, la quatrième qu’effectue l’équipe de pilotage sur les sites qui accueillent les activités du projet depuis son démarrage en Juin 2019, a permis de constater l’impact du projet sur les cibles. En effet, bénéficiant d’une subvention de l’Union européenne sur la régie Paj (projet d’appui à la justice), Carit’art est un projet de proposition et de gestion d’interventions d’Artistes dans les Centres de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (Csea), dans les prisons civiles et maisons d’arrêt du Bénin pour l’épanouissement et la réinsertion sociale de ces personnes en situations difficiles.
Au total 138 pensionnaires soit 53 hommes, 49 femmes et 36 mineurs ont été directement impactés dans la première journée de cette tournée. C’est avec un petit entretien entre le Régisseur de la prison civile de Cotonou Joël Fèliho que la journée a démarré. Puis s’en est suivie une visite dans le quartier des femmes de la prison afin de les convier à une séance de projection de film.
Aux alentours de 11h, des détenus ont suivi la projection du film « L’amour n’exclut pas la capote », une production de sensibilisation sur le VIH Sida. A la fin de cette projection, ces derniers ont posé des questions de compréhension mais aussi soulevé un certains nombres d’inquitétudes. « Nous ne sommes pas là pour vous sensibiliser sur le virus du VIH Sida. Mais nous sommes plutôt là pour des moments de distraction » a précisé le coordinateur de Carit’art tout en rappelant les objectifs du projet. « Nous sommes là pour vous déstresser et vous préparer un tant soit peu à réinsérer la société une fois sortie d’ici » a ajouté Alfred Fadonougbo pour attirer leur attention sur l’importance de l’équilibre psychique pendant leur condamnation. Néanmoins, il a reconnu le manque d’information quant à la question des maladies sexuellement transmissibles et autres affections dont ne sont pas immunisés ses pensionnaires, quand bien même privés de liberté.
Outre les questions liées au film, des pensionnaires de la prison civile de Cotonou ont profité de cette occasion pour soulever un certain nombre de problèmes. Des confidences de l’un des détenus, l’on retient que le manque de communication, la stigmatisation et la discrimination entre détenus sont tant de problèmes qui freinent leur engouement à participer à de telles activités.
A la fin de la matinée, toujours dans le bureau du Régisseur, un nouvel entretient a eu lieu. Ici, le Coordinateur de Carit’art a fait des doléances à l’autorité pour un meilleur suivi des activités. Outre cette doléance, Alfred Fadonougbo a sollicité les autorités de la prison civile de Cotonou à faire le nécessaire afin de consacrer plus de temps aux différentes activités du projet Carit’art afin qu’un grand nombre de pensionnaires puissent en bénéficier.
La soirée quant à elle, a été consacrée aux détenus femmes et mineurs. Toujours à travers une projection de film, ces derniers ont, en plus de s’évader, échangé sur des sujets assez pertinents. Ceci à travers la projection du film-documentaire « Je veux savoir » (Jvs). Axée sur des questions de droit, cette projection a mis la lumière sur les risques liés à l’ignorance des lois dans un état de droit. Aussi-a-t-elle consisté à sensibiliser sur les inconvénients du mariage forcé précoce. Comme leurs prédécesseurs, ces derniers ont également débattu autour du sujet et partager avec l’assistance des témoignages.
A noter que cette tournée nationale est prévue pour se tenir du 10 au 26 févier 2020 avec des descentes sur tous les centres pris en compte par la mise en œuvre du projet Carit’art. L’étape de la prison civile de Cotonou s’achève ce mardi 11 février.
Inès Fèliho